Coralie DIJOUX - Le local en pagaille (18)

Afin de concilier vie familiale et vie professionnelle, Coralie Dijoux a quitté son poste de responsable pour ouvrir une épicerie ambulante “LE LOCAL EN PAGAILLE” dans une caravane aménagée.

 

Depuis le 3 janvier, suite à un problème survenu sur la caravane, Mme Dijoux a ouvert une épicerie fixe proposant des produits locaux ainsi que des produits de première nécessité à Marseilles-lès-Aubigny.  Pour son projet Mme Dijoux a été accompagné par Jennifer KROL, conseillère en financement chez France Active Centre-Val de Loire.

L'interview de Coralie

  1. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce que vous faites ?

J’ai commencé officiellement mon activité avec une épicerie ambulante le 1er septembre, je sillonnais les routes des communes alentours (ZRR). Mais en décembre nous avons eu un problème avec la caravane, elle a cassé, j’ai donc dû me resituer et trouver une solution. J’ai été voir ma commune résidente pour leur expliquer la problématique et ils m’ont offert un local. Du coup depuis le 3 janvier, j’ai ouvert une épicerie fixe sur ma commune de résidence à Marseilles-lès-Aubigny.  

  1. Quels produits commercialisez-vous ?

Je vends que des produits locaux. Ce que je n’ai pas en local c’est plutôt de la première nécessité comme les œufs, le lait, le beurre, la crème fraiche, car lorsque je les prend en local les dates de péremption sont beaucoup trop limite. Je veux aussi faire une partie animalerie, je vais donc proposer des produits Français car il n’y a pas de fabricant de croquettes dans le Cher. J’élargit ma gamme selon la demande du client et de l’originalité du produit.

  1. Qu’est-ce qui vous a motivé dans votre projet (à créer votre entreprise) ?

La naissance de mon fils m’a motivé pour fonder mon local. Avant j’étais responsable d’une animalerie, je faisais à peu près 50heures par semaine, je ne pouvais pas vraiment gérer mon temps, et je ne pouvais pas venir avec mes enfants au travail etc… Donc je me suis dit si je fais des heures, autant les faire pour moi et puis au moins je peux gérer la vie de famille maintenant.  

  1. Dans quelles circonstances avez-vous le plus appris sur l’entrepreneuriat ?

Lorsque la caravane a cassé car il a fallu trouver des solutions rapidement.

  1. Quelle était votre plus grande appréhension par rapport à l’entrepreneuriat ?

Je n’avais pas vraiment d’appréhension par rapport à l’entrepreneuriat, ça ne m’a jamais fait peur car pour moi, je pars du principe que si on y croit je ne vois pas pourquoi on y arriverai pas. De plus, je pense que le statut juridique que l’on choisit peut quand même, dans une certaine manière, nous protéger. Moi, je suis en SARL, ça protège tous mes biens personnels. Mais sinon, l’appréhension peut-être que notre projet n’aboutisse pas.

  1. Quel est le pire et le meilleur que vous retenez de cette nouvelle expérience ?

Le meilleur c’est de pouvoir maintenant gérer mon temps comme je le souhaite, pouvoir avoir du temps pour mes enfants, faire de nouvelles rencontres et pouvoir prendre le temps avec les clients car ce n’est pas forcément le cas lorsque l’on est dans une grande enseigne.

Le négatif, c’est qu’on n’a pas vraiment le droit d’être malade, ce n’est pas comme quand on est salarié.

  1. Avec le recul auriez-vous fait différemment ?

Non, j’aurais fait pareil mais j’ai commencé en septembre donc je n’ai pas forcément le recul nécessaire pour dire que je ferai les choses autrement.  La caravane a cassé, ce n’est pas grave, on a su trouver des solutions. Je pense que si je n’avais pas eu la caravane et que j’avais commencé avec une épicerie fixe je n’aurai pas eu la même clientèle que j’ai actuellement. Le fait d’avoir été ambulante avant m’a permis d’avoir déjà une clientèle fidèle, c’est vraiment un atout majeur donc pour l’instant je referai pareil !

  1. Que pensez-vous de l’initiative de ce mois des créatrices ?

C’est un contexte super. C’est très bien de pouvoir encourager les femmes à pouvoir y croire car on se dit que lorsque l’on a des enfants on ne va pas y arriver. Moi j’ai 3 enfants, seule à la maison, mon mari n’est pas là la semaine et on y arrive, on s’organise, on se débrouille. De plus, je n’ai pas de famille ici, donc je ne peux pas faire garder mes enfants à mes parents. Finalement, les aprioris sont que lorsque l’on a sa propre entreprise cela nous prend du temps, plus que si on était salarié. Alors que pas du tout, le temps on l’organise comme on le souhaite. Par exemple, ma paperasse je la fait quand les enfants sont couchés. Finalement, tout est question d’organisation mais on peut tout à fait y arriver lorsqu’on a des enfants.

  1. Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

 

Je dirai de s’entourer des bonnes personnes, prendre les bons conseils donc d’aller voir des organismes comme la BGE, France Active et les experts comptables etc… Mais surtout, croire au projet !

Pour clôturer le mois des créatrices, nous organisons un évènement qui aura lieu à l’IUT de Châteauroux ( 2 Av. François Mitterrand, 36000 Châteauroux), réunissant l’ensemble des acteurs d”aide à la création d’entreprise.

Au programme : 

  • Conférence sur l’entrepreneuriat par les femmes
  • Témoignage d’Anne CLAVEAU – Championne de France de paracyclisme
  • Témoignage de Brigitte BIGOT – Ex-présidente de l’association AGIR
  • Tables rondes sur l’entrepreneuriat par les femmes
  • Présentation du concours de l’entrepreneuriat par les femmes par Sébastien NERAULT – Directeur de France Active Centre-Val de Loire

Nous vous donnons donc rendez-vous le 30 mars prochain !